Copenhague 2009 : conditions d’une réussite


Pour expliquer la conférence des Nations Unies de Copenhague en décembre prochain, il faut faire un retour en arrière afin de comprendre l’évolution environnementale de la Planète.

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Du 3 au 14 juin 1992, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement s’est réunie à Rio de Janeiro au Brésil (Sommet de la Terre).  En 1990, le Groupe d’experts intergouvernemental des Nations Unies sur l’évolution du climat (le GIEC), dans son premier rapport de synthèse, avait annoncé qu’il existait un risque réel que les activités humaines et notamment la consommation de charbon, de pétrole et de gaz puissent modifier l’environnement de la Terre d’une façon jusqu’alors inédite et avec de lourdes conséquences. Le message était sans équivoque : « L’avenir du monde est menacé ». les chefs d’Etat et de gouvernement et représentants de 172 gouvernements à travers le monde se sont réunis.

En 2007, à Bali, les 192 Etats membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur le climat ont engagé des négociations sur une action renforcée contre le réchauffement. Ce processus doit aboutir, fin 2009, à un accord  qui doit entrer en vigueur avant janvier 2013.

La 15e Conférence des Nations unies sur le Changement climatique, plus connue sous le nom de COP15, se réunira le 7 décembre 2009, à Copenhague, pour répondre à l’un des défis les plus importants auquel l’humanité doit faire face : le changement climatique. COP 15 offre l’occasion unique d’inverser la tendance du changement climatique en trouvant un accord ferme entre les pays de la planète pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, solution qui est aussi à la base d’un redressement économique vers la prospérité à long terme.

Afin d’entrer en application mondiale avant 2013, l’accord de Copenhague doit donner au monde les moyens de contenir l’augmentation moyenne des températures sous la barre de 2°C. Au-delà, le dérèglement du climat aura des conséquences catastrophiques et irrémédiables…

Pour cela, 3 objectifs majeurs devront être respectés :

Les pays industrialisés doivent adopter des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (par rapport aux niveaux de 1990). Ces objectifs devront être réalisés en grande partie sur leurs territoires nationaux : par exemple, l’Union européenne a donné son accord à un paquet énergie-climat, grâce auquel elle pourrait atteindre d’ici 2020, son objectif de 20% de réduction de ses émissions par rapport aux niveaux de 1990. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama a exprimé sa volonté de parvenir à 80% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, et de revenir aux taux de 1990 d’ici 2020.

Les principaux pays en développement doivent se fixer les objectifs qu’ils peuvent se permettre de donner à leurs actions nationales : un certain nombre de pays en développement, comme la Chine, l’Inde, le Brésil, et l’Afrique du Sud, ont déjà mis en œuvre, vis-à-vis du réchauffement ou de l’énergie, des stratégies nationales qui donnent une idée de l’intensification qu’ils pensent pouvoir apporter dans leur réponse au problème, en dépit de leurs contraintes économiques. Cependant, les pays industrialisés devront aider financièrement et techniquement les pays en développement à :
– construire un modèle énergétique durable et sobre en carbone ;
– s’adapter aux impacts des changements climatiques, mieux gérer les risques liés aux catastrophes naturelles, répondre aux crises humanitaires qui seront de plus en plus récurrentes, etc. ;
– lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts, responsables de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Les pays en développement doivent s’engager à leur tour à limiter la croissance de leurs propres émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020. Rappelons-nous que la feuille de route de Bali s’attache à la nécessité pour ces pays de mettre en œuvre des actions nationales et qu’il faudra compter sur la coopération entre gouvernements.

Cyclone Aila au Bangladesh

Bangladesh Cyclone

(AP Photo/Pavel Rahman)

En ce moment, depuis le 1er Juin et jusqu’au 12, se déroule la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de Bonn (Allemagne). Les délégués de 182 pays sont réunis depuis 1 semaine pour discuter sur les textes de négociations sur le changement climatique qui pourraient constituer la base d’un accord pour Copenhague. Aujourd’hui, un groupe d’agences des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales (ONG) a lancé un appel à incorporer la dimension humanitaire du changement climatique dans le traité négocié pour succéder au Protocole de Kyoto en décembre prochain. :

« Le défi humanitaire potentiel est considérable », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, John Holmes. Ce dernier a rappelé que le nombre de personnes touchées par les catastrophes a été multiplié par cinq en 10 ans, pour atteindre 211 millions de personnes. Deuxièmement, le changement climatique aura une influence notable sur les migrations et les déplacements dus aux sécheresses et aux inondations. Vingt millions de personnes ont été déplacées de ce fait rien qu’en 2008« . (Centre d’actualités de l’ONU)

Cyclone Gustav, 2008, Gonaïves, Haïti

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Photo Reuters

Par ailleurs, d’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (IPCC/GIEC), les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de 25% à 40% d’ici à 2020 afin d’éviter de graves impacts du changement du climat.

A noter : d’autres conférences sont prévues. Les délégations nationales et les groupes d’intérêts se rencontreront encore une fois à Bonn en Août,  en Septembre et Octobre à Bangkok (Thailande) , et enfin en Espagne en Novembre.

Sources : United Nations, Climate change Conference, Centre d’Actualités de l’ONU

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