Renaissance de la mangrove en Casamance (Sénégal)


En janvier 2008, la FAO lançait un appel alarmant : 20% des mangroves dans le monde ont été détruites depuis 1980, en dépit d’un ralentissement des pertes en cours devant la prise de conscience de l’importance de ces écosystèmes pour les êtres humains, la faune et la flore.Un communiqué de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquait que « La superficie totale des mangroves est passée de 18,8 millions d’hectares en 1980 à 15,2 millions en 2005», à l’occasion de la publication du rapport « Les mangroves du monde, 1980-2005 » (Source : Centre d’actualités de l’ONU).

La campagne de reboisement de la mangrove en Casamance, baptisée « Opération cinq millions de palétuviers » et lancée depuis août 2008 par L’Océanium, association de protection de l’environnement au Sénégal, a permis de replanter plus de 6 millions de palétuviers avec l’aide de 11 000 habitants des villages grâce à la sensibilisation de l’association.

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L’opération Casamance constitue une véritable réussite car la région voit la disparition progressive de sa mangrove. Grâce à ses opérations d’information et de sensibilisation (projection de films, séances d’éducation environnementale dans les écoles, cessions d’échanges-formation pour les acteurs locaux) menée par Haïdar El Ali, responsable de l’Association Océanium.

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Photo Reg’ (Oceanium)

Zone de mangrove fortement dégradée et zone de mangrove reboisée

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Photos Hellio & Van Ingen

80 % des plants ayant pris racines, l’Oceanium projette d’atteindre, après l’opération prévue en 2009, 30 millions d’arbres plantés. Ces opérations fort coûteuses sont soutenues par « la Fondation Ensemble et par la FIBA (Fondation internationale du banc d’Arguin) dès 2007, le projet 2008 a nécessité des moyens beaucoup plus importants. Près de 70 % du budget total de 130 000 euros ont été apportés par la Fondation Yves-Rocher, 15 % par Village Projects International, le reste avec l’aide de partenaires plus modestes comme la Fondation Marie et Alain Philippson et Kirène. » (Olivier Herviaux, Le Monde, 07/01/09)

A Diakene en Basse Casamance, le village s’est réuni pour fêter le début de reboisement de la mangrove (Africamix)

En Casamance, les Diolas dansent pour la mangrove
envoyé par OlivierSouleymane

En complément pour approfondir la question : Les mangroves en Basse Casamance

Pour rappel : Les mangroves sont les formations végétales caractéristiques des littoraux abrités tropicaux et subtropicaux dont les palétuviers sont les espèces dominantes. Les mangroves ont besoin des eaux de la terre (les sédiments riches en minéraux charriés par les fleuves enrichissent le marécage) et des marées pour se nourrir (les marées nourrissent la forêt). Les mangroves, qui sont les écosystèmes terrestres les plus productifs, sont aussi une ressource naturelle renouvelable. (Pour plus de détails sur le rôle joué par les mangroves se reporter au post suivant « Entre mangroves et lagon : île de Mayotte » de février 2008)

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