Changement climatique : inondations et villes portuaires, horizon 2070


Un rapport de l’OCDE, rédigé par des experts issus des milieux universitaires et du secteur privé, expose des prévisions à l’horizon 2070 sur les interactions changement climatique et croissance urbaine de 136 villes côtières de plus d’un million d’habitant en 2005.

Le rapport est déjà très explicite sur l’importance des populations déjà exposées et souligne :

« Dans les villes considérées par cette étude, environ 40 millions de personnes (soit 0.6% de la population mondiale et environ un habitant sur dix de ces villes) sont exposés à l‟inondation centennale (celle dont la probabilité annuelle est de 1% et le temps de retour 100 ans). »

Localisation des 136 villes portuaires analysées dans le rapport de l’OCDE

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Source : OCDE, RANKING PORT CITIES WITH HIGH EXPOSURE AND VULNERABILITIY TO CLIMATE EXTREMES EXPOSURE ESTIMATES, 11/01/2008.

 » En 2005, les dix villes les plus exposées en termes de population étaient Bombay, Canton, Shanghai, Miami, Ho Chi Minh Ville, Calcutta, l‟agglomération New-yorkaise, Osaka-Kobe, Alexandrie et la Nouvelle Orléans. Ces villes étaient également réparties entre pays développés et pays en développement. »

Les 20 villes les plus exposées en 2005

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Source : OCDE, RANKING PORT CITIES WITH HIGH EXPOSURE AND VULNERABILITIY TO CLIMATE EXTREMES EXPOSURE ESTIMATES, 11/01/2008.

Cette constatation change radicalement pour les prévisions de 2070, en raison de l’augmentation constante des populations urbaines dans les villes en développement et des conséquences du changement climatique (montée du niveau des océans, occupation par la population de zones à hauts risques comme les deltas où se situent des villes à forte population, amplification de phénomènes extrêmes tels les cyclones et les raz-de-marée…). L’OCDE souligne que « d’ici aux années 2070, la population exposée totale pourrait être multipliée par plus de trois, pour atteindre 150 millions de personnes« , en raison de ces effets combinés. « L’exposition augmente plus rapidement dans les pays en développement, en raison du développement de zones où le risque d‟inondation est élevé et en augmentation », d’autant plus que les villes des pays « dits » riches ont des moyens de protection supérieurs contre les inondations à ceux des villes des pays en développement. C’est pourquoi, la mise en place de politiques climatiques est particulièrement importante dès maintenant et doit se faire le plus rapidement possible.

Les 20 villes les plus exposées selon le scenario pour 2070

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Source : OCDE, RANKING PORT CITIES WITH HIGH EXPOSURE AND VULNERABILITIY TO CLIMATE EXTREMES EXPOSURE ESTIMATES, 11/01/2008.

Quelques chiffres et points importants :

– La plupart de ces villes à haut risque se trouve en Asie pour 38% et 27% d’entre elles dans des régions deltaïques donc, comportant des risques d’inondations côtières largement supérieurs aux autres.

– Au cours des années 2070, la population totale affectée par ces phénomènes extrêmes pourrait croître énormément et atteindre environ 150 millions de personnes en raison de la combinaison entre les changements climatiques, la croissance démographique et l’urbanisation. Cependant, dans les pays développés les risques, bien qu’importants, devraient être moins élevés que dans les villes deltaïques des pays en développement tels que Shanghai et Ho Chi Minh Ville par exemple.

– Durant la décennie 2070, les 10 premières villes où la population devrait être la plus exposée (incluant tous les facteurs environnementaux et socio-économiques), seraient selon ce scenario : Kolkata, Mumbai, Dhaka, Guangzhou, Ho Chi Minh Ville, Shanghai, Bangkok, Rangoon, Miami. Toutes les villes, sauf Miami, sont localisées dans des pays asiatiques en voie de développement.

– Beaucoup de villes plus petites (tant en termes de population que de richesse) voient leurs risques augmenter de façon très rapide. Il s’agit, par exemple, de Mogadishu en Somalie et de Luanda en Angola. Même si l’exposition absolue de ces villes est relativement plus faible, l’augmentation rapide attendue vers 2070 posera néanmoins des défis significatifs en termes de prévention des risques pour ces communautés locales.

– L’étude fournit aussi des aperçus pertinents sur la vulnérabilité future à échelle nationale. L’analyse révèle que 90 % du total des risques majeurs à partir de 2070 sera localisée dans des grands ports concentrés dans huit nations : Chine, Etats-Unis, Inde, Japon, Pays-Bas, Thailande, Vietnam et Bangladesh mais aussi pour les populations au Myanmar, en Egypte, au Nigeria et en Indonésie.

– Donc, dans les villes à croissance rapide d’Asie et d’Afrique (un peu moins en Amérique latine), il est important d’assimiler la notion de changement climatique, (notamment la montée du niveau des océans mais aussi les inondations causées par les cyclones et les moussons) dans les programmes de gestion des risques d’inondations côtières et dans les stratégie de planification de développement urbain en raison de la forte concentration de la population sur les littoraux très urbanisés, de l’importance des villes-ports et donc des courants de commerce international.

Pour les personnes intéressées, l’intégralité de ce rapport de l’OCDE est accessible (en anglais) sous forme de pdf. que je vous mets ici rapport-complet-ocde-janvier-2008.pdf

Il comprend de nombreux graphiques, ainsi qu’une abondante bibliographie.

2 réflexions sur “Changement climatique : inondations et villes portuaires, horizon 2070

  1. Il faut pas négliger les effets du changement climatique qui prennent une proportion alarmente de nos jours. Il urge de faire quelque chose sur dans les pays du Sud

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